Nocturne indien

2013

Putain de salopard : je sais pertinemment que ce type est un faux guide, qu’il finira un soir ou l’autre par me perdre dans ce labyrinthe de putains de ruelles, qu’ils vont alors m’agresser et me voler tout ce que j’ai, mon appareil photo. Tous les vrais guides vous le diront : ne traînez pas le soir dans les rues de Bénarès ; ” be careful ” me prévient mon hôtelier, mais j’ai décidé de photographier la nuit et je vais faire croire à mon faux guide que j’ai confiance en lui, il faudra courir, courir avant le danger et surtout ne pas me perdre. Trois personnes m’attendaient, je les ai vues, j’ai vu ces putains de salopards qui voulaient me faire la peau. J’ai foncé dans les ruelles noires, puis j’ai foncé dans la foule ; j’ai pris mes photos.